Le livre de Poche – 288 pages
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Ferdinand est veuf, il vit seul dans sa ferme depuis le départ de son fils et de sa famille, partis s’installer en ville. Il vit difficilement la séparation d’avec ses petits enfants, les « Lulus » et même s’il peut les voir tout les jours, ce n’est plus pareil.
Il passe ses journées au café, en face du restaurant de son fils (pour le faire enrager) et attendre la sortie des classes.
Un jour en rentrant, il trouve la chienne de sa voisine sur le chemin . Elle a un comportement étrange et il décide de la ramener chez elle. Il découvre alors Marceline inanimée (une fuite de gaz accidentelle qu’il prend pour autre chose). Il se rend alors compte de l’état de délabrement de la maison et sur une idée des Lulus, il lui propose de venir s’installer chez lui, provisoirement bien sur, le temps de trouver une solution. La ferme est grande, elle aura son intimité.
Leur collocation fonctionne plutôt pas mal et c’est tout naturellement qu’ils décident de proposer à d’autres membre du village de venir également s’installer à la ferme : solidarité, entre-aide et besoin d’éloigner la solitude feront de la ferme de Ferdinand une petite communauté multi-générationnelle où chacun a sa place sans se sentir redevable.
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Voici un joli roman sur le thème de la solidarité. Tous les protagonistes sont dans une situation un peu critique. Ferdinand se sent terriblement seul, Marceline voit son toit s’écrouler, les soeurs Lumière sont poussées hors de chez elles par un neveu peu scrupuleux, Guy vient de perdre sa femme, Muriel , élève infirmière risque de tout abandonner faute de logement, Kim, étudiant en agriculture a quelques soucis avec ses parents, s’ajoutent des chats, un chien et puis , Paulette …
J’ai vraiment bien aimé la façon dont ils s’organisent, comme ils complotent parfois pour faire accepter l’idée de venir vivre avec eux. Pour les plus âgés, l’idée est de ne plus être seuls, de garder goût à la vie. Pour les plus jeunes, il faut les faire venir avec un but : un service contre un toit, nourris, blanchis… Muriel s’occupera des soins, Kim aidera au jardin et développera le potager…
Ferdinand que l’on devine avoir été un mari et un père exigeant, laisse sa coquille se fendiller quand tout ce petit monde s’organise dans sa maison. Les Lulus sont souvent là, tout le monde s’occupe de tout le monde, les frais sont divisés, les angoisses diminues…
Il se passe beaucoup de choses entre ces lignes, on est à la fois attendri, triste, ému, parfois on donnerait bien un ou deux coups de pied aux fesses de certains. Mais point de « mièvrerie », c’est un roman qui m’a fait du bien dans notre monde égoïste .
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