Le théorème du Homard ou comment trouver la femme idéale – Graeme Simsion

 

 

 

Coup de coeur

Don Tillman est un brillant professeur de génétique  d’une quarantaine d’années, mais concernant sa vie privée, c’est plutôt le calme plat. Il a deux amis (oui 2 , pas 3) en la personne de Gene et Claudia, un couple qui semble veiller sur lui de façon bienveillante . Ces derniers l’aide dans son « Projet Epouse ». Il s’agit de trouver la perle rare, celle qui correspond à TOUS les critères mentionnés dans le questionnaire que Don fait parvenir aux éventuelles candidates (trouvées sur des sites de rencontre ou des soirées speed-dating). En effet, inutile de perdre du temps avec une jeune femme qui ne remplirait pas les critères de Don, cette relation serait vouée à l’échec.

« La femme idéale NE DOIT PAS
1. Fumer et boire.
2. Être végétarienne et aimer la glace à l’abricot.
3. Se lever après 6 heures.
Mais elle DOIT
1. Faire du sport.
2. Être ponctuelle.
3. Accepter le Système de Repas Normalisé qui prévoit du homard au dîner le mardi. »

Quand Rosie frappe à la porte de son bureau, Don pense en toute logique qu’elle fait partie des « candidates » retenues et envoyées par Gene. Il l’invite donc à dîner au très select Gavroche… mais la soirée prend un tour particulier…

 

 

La rencontre avec Don Tillman ne s’oublie pas, il faut dire qu’il est vraiment très particulier. Tout dans sa vie est chronométrée, à la minute, non à la seconde !!!! Son style vestimentaire lui est propre, ses menus organisés de façon militaire et sa recherche d’une épouse parfaite assez particulière. Son ami Gene tente de l’aider, mais tout changement à ses petites habitudes doit être rapidement contrôlé pour revenir à la « normale « . Gene tente de lui passer un message  en lui demandant d’assurer une conférence sur les Asperger. Ce message n’est évidemment pas capté par Don mais nous fait passer un moment assez drôle !

Don est d’un premier degré total, et c’est parfois très mal perçu comme lorsqu’il décide d’apporter les restes d’un poisson pour expliquer l’évolution à un de ses élèves ou qu’il s’habille en t-shirt et veste en Gore-Tex pour se rendre dans un restaurant haut de gamme… En gros, Don est extrêmement brillant mais socialement totalement inadapté, entraînant toute une série de quiproquos et scènes loufoques.

Quand le tourbillon Rosie débarque dans sa vie, il est un peu bousculé forcément. En gros elle représente tout ce que Don a mis dans la case « ne dois pas » de sa liste. En voulant l’aider à retrouver son père, Don va chambouler toutes ses petites habitudes et faire des choses assez étonnantes comme utiliser le labo sans autorisation, faire un Melbourne-New York pour retrouver un géniteur potentiel, se lancer comme barman dans une soirée cocktail de folie….mais juste par amitié bien sûr.

Donc forcément, on en rit. On rit de sa maladresse, de ses tocs, de ses interprétations toutes personnelles… Le fait qu’il soit le narrateur ajoute encore à l’effet comique, puisque on est au coeur de ses réflexions. Et en même temps on s’y attache, très franchement il gagne à être connu …

Un roman que j’ai vraiment beaucoup aimé, avec deux héros très différents mais qui m’ont beaucoup touché chacun à leur manière : Rosie par ses fêlures, Don par son « décalage » .  Il semblait assez improbable que ces deux là s’entendent mais finalement ça fonctionne.

Un roman inclassable, qui fait partie de mes belles surprises littéraires et qui est évidemment un coup de coeur.

 

 

http://deslivresdeslivres.wordpress.com/2014/06/05/challenge-1-pave-par-mois/

http://ennalit.canalblog.com/archives/2014/10/01/30172389.html

Catégorie sphère familiale            ligne 2

 

 

 

 

La dernière conquête du Major Pettigrew – Helen Simonson

Les best-sellers, je m’en méfie toujours un peu mais ce livre là me tentait vraiment depuis longtemps. Sur le papier, il promettait tout ce pourquoi j’aime  la littérature anglaise.

Nil Editions - 496 pages

Nil Editions – 496 pages

 

Dans le petit village d’Edgecombe Saint Mary (Sussex), la Major Pettigrew vit seul depuis le décès de sa femme. Entre une tasse de thé et un livre de Kipling, il trompe son ennui en jouant au golf ou en allant à la chasse avec quelques amis. Son fils vit à Londres mais ils ne s’entendent pas, ou plutôt ils ne se comprennent pas vraiment bien. Lorsque le Major apprend la mort de son frère Bertie, il est assez accablé. S’en suit une guerre avec sa belle-sœur au sujet d’un fusil qui devait lui revenir.

Etonnamment, c’est auprès de l’épicière pakistanaise, veuve également, qu’il trouve un certain réconfort. Aimant les mêmes choses, passionnés de littérature tous les deux, ils se retrouvent le dimanche pour discuter de Kipling autour d’une tasse de thé. Mais cela fait jaser la communauté bien pensante et leurs familles respectives. S’ajoutent à cela les déboires sentimentaux du fils du Major et les principes religieux du neveu de Madame Ali…leur relation est vite contrariée…

 

Voici un livre qui a tenu toutes ses promesses et qui m’a vraiment plu. On y retrouve effectivement tout ce qui me plait dans la littérature anglaise : ce style unique et cette ambiance toute particulière, le charme de la campagne anglaise, l’humour, l’indispensable tasse de thé, le Club House, les dames patronnesses qui veulent toujours bien faire (l’organisation de la soirée annuelle est absolument jubilatoire) et qui ont un avis sur tout et surtout sur tous (les joies des petites villes), etc..

On retrouve également le conflit de génération et l’incompréhension qu’il engendre. Le problème de communautarisme et les règles que cela impose…

Mais nos deux personnages sont vraiment très attachants. Leurs vies sont derrière eux et ils aimeraient les terminer sereinement – pourquoi pas avec un peu de tendresse, même si cela parait étrange à tout le monde, voir inconvenant…

Beaucoup de difficultés se glissent entre eux, mais elles les font finalement également réfléchir sur eux même, leurs habitudes, leurs certitudes…Et si finalement on pouvait changer à 70 ans et commencer une nouvelle vie ???

Challenge-anglais