1804, île de Saint Domingue. Augustin Fornier en expédition sur les terres de sa plantation de canne à sucre, découvre une petite fille noire de 4-5 ans seule rescapée d’un massacre qui a décimé toute sa famille. Prénommée Ruth, elle devient « l’enfant de compagnie » de Solange Fornier.
Pris en étau par les rebelles qui refusent la suprématie blanche, ils fuient l’île pour les Etats-Unis, Savannah plus exactement. Ruth grandit auprès de ses Maîtres, devient une jeune fille, tombe amoureuse d’un Noir libre, devient une gouvernante, une Mama. auprès de 3 générations de femmes dont la dernière n’est autre qu’une certaine Scarlett O’Hara….
« Autant en emporte le vent« …culte pour moi. Le film d’abord, vu et revu lorsque j’étais une jeune adolescente et régulièrement depuis. Le roman ensuite quand ma passion pour la lecture s’est faite plus intense… Pour la petite histoire, j’avais emporté les 3 tomes de la saga de Margaret Mitchell avec moi aux Etats-Unis quand j’avais 17 ans, en me disant que se serait parfait pour un mois…Je les ai lu en 10 jours, presque 1500 pages que j’ai tenté de faire durer le plus possible !
Depuis on voit régulièrement des préquelles ou des suites, plus ou moins réussis. Cette préquelle a été validé par la famille de l’auteur, donc c’est avec une certaine confiance que je me suis lancée.
Il s’agit de l’histoire de Ruth, la Mama d’Autant en emporte le vent, personnage emblématique qu’on ne peut pas oublier. On la découvre quand elle entre dans la famille Fornier à 4-5 ans et on reste auprès d’elle jusqu’au fameux pique-nique de fiançailles d’Ashley et Mélanie, moment culte du roman/film où Scarlett rencontre Rhett Butler pour ceux qui connaissent. Mais pas d’inquiétude, il n’est pas nécessaire de connaître le roman pour apprécier Le voyage de Ruth.
J’ai mis pas mal de temps à lire ce livre, sans doute parce que je suis toujours en mode « pas assez d’heures dans ma journée », mais également parce que le rythme de l’histoire est ainsi. Et puis j’ai été bercée par le temps qui semble s’allonger dans le Sud des Etats-Unis, j’aime cette ambiance. J’ai passé un excellent moment auprès de Ruth, découvrant la complexité de l’époque où certains noirs étaient encore esclaves, d’autres affranchis. Ruth est une Mama, elle s’occupe des enfants, n’allez pas lui demander de vous servir à table. Il y a une véritable hiérarchie.
Il arrive beaucoup de drames dans sa vie personnelle mais aussi autour d’elle. Cela l’affecte bien sur, mais elle accepte tout avec une sorte de fatalité parfois étonnante. Elle « voit » des choses qui vont arriver, la brume qui semble entourer une personne qui va mourir, des morts qui viennent lui parler…. mais elle garde tout pour elle.
Et puis c’est également le récit d’une époque et d’un milieu : celui des planteurs de Géorgie. J’ai appris des choses, tout n’était pas toujours facile. J’avais une image erronée du planteur riche et prospère, mais ils étaient dépendant du cours du coton…rien ne change finalement.
J’ai vraiment été heureuse de renouer avec cette ambiance, ces personnages, la Géorgie, les plantations… connaître la vie de Ruth permet de comprendre le personnage et quel personnage !
Catégorie Prénom – Ligne 2
Val bouquine... 